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Mandoulis
 

Mandoulis est la forme grecque du nom de Merour (Mrwr), divinité originaire de Nubie apparue tardivement dans le panthéon égyptien et vénérée plus particulièrement dans les sanctuaires de Philae et Kalabsha, son temple attitré.

Représenté sous les traits d'un jeune homme coiffé d'une perruque ronde composite où l'on retrouve les attributs de Rê et d'Osiris (cornes torsadées horizontales, gerbes végétales liées, plumes, uraei et disques solaires), Mandoulis est une divinité solaire mais aussi « osirienne ».

Aux époques ptolémaïque et romaine qui ont développé cet aspect particulier du dieu, Merour est intégré à la triade Osiris-Isis-Horus dans laquelle il remplace Osiris.
Un étonnant relief anépigraphe datant de cette période, gravé sur une paroi extérieure du temple inachevé de Kalabsha montre le dieu accompagnant Isis et Horus auxquels un roi inconnu offre de l'encens.

  

Mandoulis revêt également la forme d'un oiseau à tête humaine surgissant d'un buisson, accompagné d'un cobra. Cette iconographie particulière évoque celle de l'oiseau-Ba qui matérialise l'âme du défunt.

Le temple de Kalabsha, menacé par la montée des eaux du Lac Nasser, à bénéficié de la grande campagne de sauvetage des monuments de Nubie, au même titre que les sanctuaires d'Abou Simbel ou de Philae.

Aujourd'hui rebâti sur l'îlot de New-Kalabsha, peu connu des touristes, il côtoie un petit spéos de Ramsès II ainsi qu'un kiosque-reposoir, originellement établi à Kertassi, sur un site englouti.

L'intérêt de ce temple réside dans le fait que c'est une fondation tardive, inachevée (son Mammisi est à peine ébauché) mais relativement bien préservée dont les reliefs montrent l'ultime évolution de l'art pharaonique.
A l'époque byzantine, il fut converti en église et Mandoulis disparut des mémoires.


Texte et photos, H. Perdriaud

Liens

Photos du temple de Kalabsha (Kemit).
Photos du temple de Kalabsha (Guy Biver).
Le temple de Kalabsha (Bastet - Corinne Smeesters).