(Chonsou,
Chons, Khensou, Khons) « le
voyageur ».
Khonsou
compte les jubilés d'Hérihor dans son
temple à Karnak (TKI, pl. 43).
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Khonsou
est à l'origine un obscur dieu lunaire, rarement évoqué dans
les sources jusqu'au Nouvel Empire. Cannibale, associé aux
maladies, c'est alors une divinité plutôt terrifiante. Son
culte ne prend tout son essort qu'à la XVIIIe dynastie,
lorsqu'il est identifié à l'enfant d'Amon
et de Mout pour former la « Triade thébaine ».
Le
fils d'Amon et de Mout
Il
devient un dieu rassurant, protecteur, guérisseur. Il constitue
aussi un symbole du rajeunissement éternel, comme la lune
redevient pleine à chacun de ses cycles. Son iconographie
évolue : on le représente le plus souvent comme un enfant
enveloppé dans un linceul de momie, portant au cou le collier
« ménit » et sur la tête deux lunes,
un croissant et un disque. Il peut également prendre la forme
d'un faucon (voir ci-contre), d'un babouin ou d'un crocodile.
Il
dispose d'un temple au sein même de Karnak, au sud de l'axe
ouest-est du temple d'Amon-Rê. Les décorations datent
de la XXe et de la XXIe dynastie, époque
où il s'affirme comme une divinité particulièrement populaire,
à laquelle on fait fréquemment appel lors des procédures oraculaires.
L'héritier
au trône royal lui est assimilé, comme le montre le titre
de Nofret, épouse d'Hérihor, qui s'intitule « mère
divine de Khonsou l'enfant ».
La
stèle de Bakhtan
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A
Karnak, sa forme principale s'appelle Khonsou-dans-Thèbes-Neferhotep.
Il apparaît aussi en « Khonsou l'enfant »et
dans deux autres formes moins importantes : Khonsou-pa-oun-nekhenou
(Khonsou le toujours jeune) et Khonsou-ir-sekherou (Khonsou
qui donne des conseils).
Il
peut être associé à Thot,
autre dieu lunaire, de qui il reprend les attributs de compteur
du temps, à Shou en tant que dieu de l'air et de la lumière,
ou encore à Horus, « maître de la joie ».
Sa faculté de régénération peut également être assimilée par
Rê dans la forme Khonsou-Rê.
Le
premier mois de la saison de Shemou lui est dédié.
La
stèle de Bakhtan, retrouvée dans le temple de
Khonsou à Karnak, montre bien la hiérarchie
entre les différentes variantes du dieu. Une des filles
du prince de Bakhtan, en Asie Mineure, est possédée
par un esprit malin. Ramsès II décide d'envoyer
un prêtre de Khonsou pour la guérir. Mais la
science de celui-ci est impuissante. Le prince demande donc
d'envoyer le dieu directement. Les Egyptiens lui expédient
en grande pompe la statue du dieu Khonsou-ir-sekherou. Auparavant,
par une cérémonie oraculaire, Khonsou-dans-Thèbes-Neferhotep
a approuvé l'envoie de sa forme mineure et lui a transféré
ses pouvoirs magiques. Arrivé à Bakhtan, il
guérit la princesse, émerveillant tant le prince
que celui-ci le garde pendant trois ans. Mais un songe lui
fait part de la volonté du dieu de retourner en Egypte,
et il y obéit.
Cette
histoire a inspiré Leconte de Lisle, qui dans son oeuvre
« poèmes barbares » a composé
Néférou-Ra.
4/10/01
-
1/09/03
- Renaud de Spens.
Bibliographie
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Lexicon
der Ägyptologie.
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Gallerie
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Forme
humaine moins courante, temple de Khonsou, 60
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Khonsou
sous sa forme humaine momiforme
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Hiéracocéphale
aux hautes plumes, temple de Khonsou, 69
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