Internet
révolutionne la recherche. Désormais, toutes les bases
de données, toutes les archives numériques peuvent être
mises à la disposition des chercheurs sur le réseau
des réseaux. Des fiches
du Wörterbuch au catalogue des oushebtis, en
passant par les manuscrits et les rapports de fouilles,
l’égyptologue des prochaines années pourra gagner en
rapidité et en efficacité en trouvant les références
qu’il souhaite depuis n’importe quel ordinateur connecté.
Aujourd’hui,
les outils internet de l’égyptologie se développent,
et les bases de données sont de plus en plus nombreuses.
Ainsi, un certain nombre de sites sont déjà
indispensables aux chercheurs.
L’un
des plus anciens est celui de Cambridge
(créé et maintenu par Nigel Strudwick). Doté d’une interface
graphique simple et logique, il présente une liste de
liens renvoyant à la plupart des sites égyptologiques
sur la toile mondiale. Ainsi, il sert commodément d’annuaire,
comportant également une liste des adresses électroniques
des égyptologues. En outre, il offre une rubrique « news
and gossips », souvent utile. Une base de données
lexicographique égyptienne, la liste
de mots de Horst Beinlich, est aussi mise à
la disposition du public. Elle propose une traduction
laconique et une référence bibliographique pour chaque
terme. Pratiquement, elle se révèle utile pour les recherches
sur les mots composés ou les expressions. Enfin, Nigel
Strudwick publie une série d’informations sur la tombe
de Senneferi (TT99), fouillée par son équipe.
Les rapports de fouilles, des photos et même des vidéos
sont disponibles. A terme, il faudra bien que tous les
directeurs de fouilles en fassent autant.
Le
site de l’Oriental
Institute de Chicago, s’il ne concerne pas que
l’égyptologie, est impressionnant par sa taille. Particulièrement
utile est sa rubrique « What’s
new in Abzu », qui recense la plupart des nouvelles
ressources publiées sur le web concernant l’Orient ancien.
Un formulaire permet de s’abonner (gratuitement) aux
nouvelles informations. Cependant, l’architecture de
ce site est ancienne, et ses liens internes ne sont
pas des plus intelligibles lorsque l’on est à la recherche
d’une information précise.
Les
pages du Center
for Computer-aided Egyptological Research de
l’université d’Utrecht se veulent constituer un laboratoire
de l’égyptologie informatisée. Elles publient notamment
un index des Textes
des Sarcophages, une prosopographie
de près de 57 000 noms tirée des fiches du Wörterbuch,
avec les transcriptions hiéroglyphiques et les références
bibliographiques, ainsi qu’un annuaire
des fouilles en Egypte, incomplet mais bien
fait. On regrettera toutefois le peu de maintenance
; le site semble rester sans nouveautés pendant des
mois.
Les
pages de l’International
Association of Egyptologists fournissent un
grand nombre d’informations pratiques, comme les annonces
et comptes rendus de colloques ou les offres d’emploi.
Mais le site connait périodiquement des problèmes
de maintenance. Il n'a malheureusement pas les moyens
de ce que pourraient être ses ambitions.
D’autres
bases de données sont à mentionner, éparpillées sur
la toile mondiale. La bibliothèque égyptologique de
Heidelberg publie son catalogue,
ce qui s’avère pratique pour vérifier les références
exactes d’un ouvrage ou article. Par ailleurs, les volumes
de 1992 à 1995 de l’Annual
Egyptian Bibliography sont édités en ligne sur
le site de l’université de Leiden. Un répertoire bibliographique
sur Deir el-Medineh (DMD)
y est aussi disponible.
Il
faut également citer les pages de l’American
Research Center in Egypt, belles, bien faites,
et comportant notamment une liste de chantiers de fouilles
avec souvent l’adresse électronique du responsable.
L’ARCE diffuse de surcroît des informations sur les
bourses américaines d’études ou de recherches, dont
certaines sont accessibles aux ressortissants étrangers.
Depuis l’été 1998, l’Institut
Français d’Archéologie Orientale du Caire édite
aussi un site. On y trouve des informations sommaires
sur ses chantiers de fouilles, ainsi que la liste de
ses publications.
Des
informations sur d’autres fouilles spécifiques sont
fournies sur quelques sites. On peut ainsi consulter
les présentations de KV5
et du Theban Mapping Project ou des fouilles effectuées
par l’université
de Waseda (Japon), par exemple.
Les
listes électroniques de discussion et les forums, comme
l’Egyptologist’s
Electronic Forum et l’Ancient
Egyptian Language discussion list constituent
également des outils incontournables pour le chercheur,
qui peut ainsi échanger des informations et être tenu
au courant des parutions.
Enfin,
de plus en plus d’universités, de musées, de centres
de recherches en égyptologie proposent des pages sur
le réseau. Elles figurent dans les rubriques correspondantes
du portail de Thotweb.
Pour
le reste, l’écrasante majorité des sites sur l’Egypte
est plutôt orientée vers le grand public. Un des plus
sérieux est celui de Jacques
Kinnaer.
Bien
d’autres mériteraient d’être commentés. Ils feront l’objet
de prochaines notices. En visitant les adresses présentées
ici, les surfeurs du web égyptologique les rencontreront
probablement déjà.
Renaud
de Spens