Alias
: Haremheb.
Après avoir joué
un rôle de premier plan sous le règne de Toutânkhamon,
Horemheb se voit promettre la royauté. Mais il doit
attendre la mort d'Ay pour l'exercer.
Le restaurateur
Horemheb s'est fait rajouter l'uraeus a posteriori dans
son tombeau de Saqqarah
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Les origines d'Horemheb
sont largement inconnues. On suppose qu'il est originaire
d'Houtnesout, car il affirme dans une inscription avoir été
mis sur le trône par Horus d'Houtnesout.
Quant il apparaît dans les sources, sous
le règne de Toutânkhamon,
il a les titres de « prince héritier, chancellier
de Basse Egypte, Ami Unique, chef des troupes, député
du roi... ». Il est alors peut-être le véritable
gestionnaire du royaume, comme il s'en vante après
être devenu roi, même si son pouvoir est certainement
limité par l'influence d'Ay.
Sa première tombe, qu'il fait édifier
à Saqqarah alors qu'il n'est pas encore pharaon, est
déjà magnifique. Cependant, à la mort
de Toutânkhamon,
c'est Ay
qui accède au trône, peut-être par un coup
de force. Certains historiens ont supposé qu'il avait
profité de l'éloignement d'Horemheb,
qui pouvait être en campagne au Levant au décès
du jeune roi.
Quoi qu'il en soit, lorsque Horemheb
devient finalement roi, il semble s'acharner sur la mémoire
de ses prédécesseurs, notamment Ay,
usurpant presque systématiquement leurs monuments (temples
funéraires, grande colonnade de Louqsor...).
Il entend montrer, peut-être à
raison, qu'il est le véritable restaurateur de l'ordre
après le chaos de la révolution d'Akhénaton.
Ses documents sont peu nombreux, mais parmi
eux se trouve un décret de 38 lignes, placé
auprès du Xe pylône de Karnak, détaillant
de nombreuses dispositions normatives.
Vers la XIXe dynastie
Son règne reste assez mal connu par
ailleurs. Sa plus haute date est l'an 8, mais un document
postérieur (les textes des procès de Mès,
datant de Ramsès
II ) lui donne jusqu'à 58 ou 59 ans de
royauté. Cela comprend certainement la durée
de règne de ses prédécesseurs oblitérés,
mais cela pourrait lui faire une vingtaine d'années
en tant que pharaon.
A Karnak il construit le IIe, IXe et Xe pylône.
Le IXe pylône est particulièrement intéressant
pour l'histoire amarnienne, car il était rempli de
talatat provenant de constructions d'Akhénaton
démantelées sous Horemheb.
Il est également attesté à
Memphis, Saqqarah, au Gebel Silsileh et au Gebel Adde.
Il choisit probablement son vizir Paramessou
(le futur Ramsès
I) pour le succéder et est enterré
dans la tombe 57 de la Vallée des Rois.
Certains historiens et romanciers modernes
en ont fait un personnage haut en couleur, parfois sauveur
de l'Egypte, parfois assassin du prince hittite envoyé
pour épouser la reine veuve. Le portrait le plus drôle
(quoique sans doute tout à fait inexact) est certainement
celui que dresse Sussi
Bech dans la bande dessinée
Nefriti : celui d'un militaire niais mais chanceux (voir l'extrait
infra).
8/12/02 -
22/02/03
Renaud de Spens.
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Jürgen
von Beckerath, Lexicon der Ägyptologie
III, 962-964.
Claude Vandersleyen, L'Egypte et
la Vallée du Nil, tome 2, Paris 1995, p.
485-490.
Claire Lalouette,
Thèbes ou la naissance d'un empire, Paris
1986, p. 573-584.
Robert
Hari , Horemheb et la reine Moutnedjemet,
Genève 1964.
Jean-Marie
Kruchten , Le décret d'Horemheb.
Traduction, commentaire épigraphique, philologique
et institutionnel, Bruxelles 1981.
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