Alias
: Aï, Eje.
Lorsqu'il montre sur le trône,
Ay a déjà une longue carrière, et un
âge avancé.
Un courtisan haut placé
Ay figuré dans la tombe de Toutânkhamon.
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Ay est probablement
originaire de la région d'Akhmîm. Il apparaît
dans l'histoire sous le règne d'Akhénaton,
pendant lequel il exerce des charges très importantes.
« Scribe véritable »
du pharaon, il est aussi « flabellifère
à la droite du roi », et « chef
de toute la cavalerie de sa Majesté ». De
plus, sans doute grâce à sa femme, Ty,
nourrice de la reine Nefertiti, il a le rang de « père
du dieu ».
Sa tombe à Amarna, inachevée
comme toutes les autres, est l'une des plus grandes. Elle
contient notamment la version la plus complète de l'hymne
à Aton.
Sous le règne de Toutânkhamon,
il semble garder ses fonctions. Ayant vraisemblablement passé
sa jeunesse sous le règne d'Amenhotep III,
et son âge mûr sous Akhénaton,
témoin et acteur des bouleversements de la révolution
atonienne puis de la restauration, il incarne peut-être
l'image de la continuité.
C'est un des hommes derrière
le trône du jeune roi, avec Horemheb
qui a rang de « prince héritier ».
Cependant, à la mort de Toutânkhamon,
c'est Ay qui lui succède,
peut-être contre toute attente.
Un roi contesté?
Sur les murs de la tombe de Toutânkhamon,
Ay est figuré en roi,
accomplissant les rites funéraires pour le défunt.
Ces scènes sont exceptionnelles dans l'iconographie
des tombeaux royaux, et il est clair qu'Ay
cherche à s'affirmer une légitimité
sans doute contestable voire contestée par
ailleurs.
A l'image de celle de Toutânkhamon,
la titulature d'Ay se réfère
assez étroitement aux noms royaux d'Amenhotep III,
comme pour gommer la parenthèse amarnienne.
Ay continue les
travaux de Toutânkhamon,
notamment au temple de Louqsor et à Karnak. Il commence
à édifier un temple funéraire près
de Medinet Habou, et fait creuser un sanctuaire rupestre à
Akhmîm par le grand prêtre de Min, Nakhtmin.
Une chapelle à Abydos est également attestée.
Sa plus haute date est de l'an 4.
Sa tombe royale, WV 23, et la plupart de ses
cartouches, ont fait l'objet d'une damnatio memoriae.
Celle-ci est sans doute imputable à son successeur,
Horemheb,
qu'Ay avait réussi à
tenir à l'écart du pouvoir depuis la mort de
Toutânkhamon.
8/12/02 -
31/01/03
Renaud de Spens.
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Jürgen
von Beckerath, Lexicon der Ägyptologie
I, 1211-1212.
Claude Vandersleyen, L'Egypte et
la Vallée du Nil, tome 2, Paris 1995, p.
478-484.
Claire Lalouette,
Thèbes ou la naissance d'un empire, Paris
1986, p. 570-572. |
Liens
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La
tombe d'Ay (Su Bayfield). Présentation,
photographies.
La tombe d'Ay (Gérard Homann). Reconstitution
3D de la structure de la tombe.
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